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le blog de Batochou

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28 mars 2008

LE JOUR OU HILLARY DECROCHERA

Tous les experts s'accordent à penser qu'aucun autre candidat qu'Hillary Clinton n'aurait pu résister aussi bravement à la « vague Obama ». Mais ils sont aussi unanimes à prédire qu'elle ne peut plus rattraper son retard.

Pourtant, les responsables démocrates semblent pétrifiés, comme devant un patient auquel on n'oserait pas annoncer le diagnostic fatal. « Si l'on parlait de n'importe qui d'autre qu'Hillary, nous déclarerions déjà Obama vainqueur », reconnaît Joe Trippi, l'ancien chef de campagne de John Edwards. Quel que soit le mode de calcul (nombre de victoires, de délégués, ou vote populaire), la sénatrice est à la traîne. Elle le resterait même si elle gagnait les dix dernières primaires, un scénario improbable. « Ça a été une campagne si bizarre qu'on hésite à faire confiance aux chiffres », observe l'analyste Charlie Cook. Mais la réalité est là : seul un événement dramatique ou une manœuvre souterraine pourrait lui permettre d'obtenir l'investiture démocrate à la convention de Denver.

Comme si cette menace était dans l'air, personne n'ose siffler la fin du jeu, quand bien même il risque, en s'éternisant, de profiter à l'adversaire John McCain. Quiconque a l'audace d'anticiper la fin prévisible de la partie est aussitôt plaqué sans ménagement par l'équipe Clinton. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, vient de recevoir une lettre signée par 21 bienfaiteurs démocrates rappelant avec insistance leurs généreuses contributions au parti. Ils lui reprochent d'avoir dit qu'à son avis, les superdélégués (siégeant ès qualité à la convention) ne devraient pas modifier le résultat du vote populaire. « Les primaires ne sont pas finies et nous vous prions instamment de clarifier votre position sur les superdélégués », écrivent ces supporters de Clinton.

Le souvenir de 1924

À ses partisans, l'ancienne First Lady promet de poursuivre la lutte « jusqu'à Denver ». Elle y est encouragée par son mari, jamais enclin à concéder une défaite. « Quand elle gagne du terrain, ils disent : mettons fin à tout ça, ne nous divisons pas », ironise Bill à propos de l'équipe adverse. Les sondages indiquent pourtant que 20% des électeurs d'Obama et de Clinton préfèreraient voter pour McCain en novembre que pour leur rival démocrate. « Elle est incroyable, elle possède l'audace du sans espoir », commente David Brooks dans une allusion aux mémoires d'Obama, « L'audace de l'espoir ». Le chroniqueur conservateur du New York Times évalue ses chances à 5% et prédit sa « longue défaite : pendant trois mois ou plus, la campagne va continuer sur le mode Verdun. »

Newsweek a fouillé le passé pour voir si les Clinton savaient perdre. Le magazine a découvert « leur côté sombre » : « l'auto-apitoiement maussade » de Bill après avoir perdu le poste de gouverneur de l'Arkansas en 1980, « la paranoïa et le désir de revanche » d'Hillary. Si 75% des démocrates rêvent d'un « ticket » Clinton-Obama (ou Obama-Clinton), à en croire un sondage Gallup, c'est surtout parce qu'il offrirait la solution la plus simple au problème. En même temps, les deux tiers sont lucides et s'attendent à ce que le pugilat se poursuive jusqu'à la convention. Dans un article hilarant, le Washington Post a revisité le cauchemar du forum de 1924, où 103 tours de scrutin avaient été nécessaires pour produire un vainqueur, John Davis, laminé quatre mois plus tard par le républicain Calvin Coolidge.

« Ou bien le parti s'aligne derrière le candidat en tête au mois de juin, ou bien il s'autodétruira en août à Denver », prédit le consultant démocrate Bill Carrick. Encore faudrait-il qu'Hillary se retire avec grâce ou qu'on la pousse vers la sortie. Le gouverneur du Tennessee, Phil Bredesen, suggère d'organiser une sorte de caucus des superdélégués avant l'été afin de régler la question. Barack Obama s'y montre favorable, estimant que le candidat investi n'aura pas trop de deux mois supplémentaires pour préparer sa campagne contre John McCain. Hillary Clinton préfèrera-t-elle l'option 1924?

Philippe Gélie

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11 mars 2008

Les Camerounais exploités des palmeraies de Bolloré: La France contre l'Afrique(suite)

En grève, les ouvriers dénoncent des conditions de travail et de vie indignes.

Qu’est ce qui se passe dans les médias français ? Moins d’une semaine après le reportage « révolutionnaire » diffusé par France 2 sur le patrimoine « volé » des chefs d’Etat africains, voici qu’un autre journal s’y mêle, avec un article sur l’exploitation des travailleurs par un puissant groupe français, dont le PDG est par ailleurs « ami » du nouveau président Sarkozy.

Pour ceux qui n’ont pas pu le lire , je vous livre cet article en complet.

C’est un Germinal sous les tropiques qui se joue dans la palmeraie de Kienké, dans le sud-ouest du Cameroun. Dans cette plantation de palmiers à huile de 9 000 hectares de la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm) - filiale d’un groupe belge, Socfinal, lui-même détenu à près de 40 % par le français Bolloré aux côtés de son traditionnel partenaire, la famille belge Fabri -, les ouvriers sont en colère. Depuis novembre, ils ont plusieurs fois fait grève contre leurs conditions de vie et de travail. En retour, la police a arrêté et détenu pendant quelques jours leur leader, Michael Agbor.

«Une journée ne suffit pas pour décrire nos souffrances», assure Albert, un ouvrier. Depuis plusieurs années, il vit en permanence dans la palmeraie. Six jours par semaine, il coupe de lourds régimes de noix de palme. Sans gants pour protéger ses mains : ses paumes ont pris la couleur orange des noix que Socapalm transforme en huile de cuisine. Chaque matin, il s’entasse avec ses collègues et le matériel de coupe dans les camions, des épaves, qui s’enfoncent dans la plantation pour charger les régimes. Le soir, il doit marcher, parfois sur une quinzaine de kilomètres, pour rentrer dans un des sept campements d’ouvriers installés au cœur de la plantation.

«Esclaves». Le tout pour pas grand-chose : il gagne 22 francs CFA pour un régime de 15 kg. En moyenne, il touche 35 000 francs CFA (environ 53 euros) par mois, ce qui ne lui permet pas de vivre décemment. Il a néanmoins plus de chance que ceux qui coupent les régimes de 10 kg pour 8 francs CFA. «Les retenues sur nos salaires sont courantes. Nous sommes souvent payés en retard voire pas du tout», précise-t-il. Albert n’est pas affilié à la sécurité sociale et n’a pas de couverture médicale. «Beaucoup voudraient partir mais ne le peuvent pas, parce qu’ils n’en ont pas les moyens et parce qu’ils attendent qu’on paie leurs arriérés de salaire», affirme-t-il. «Nous sommes les esclaves de la Socapalm», soupire un de ses collègues. Ce n’est cependant pas auprès de l’entreprise, qui contrôle 80 % du marché de l’huile de palme au Cameroun, qu’ils peuvent se plaindre : celle-ci ne les emploie pas directement, mais a passé des contrats de sous-traitance avec une soixantaine de sociétés pour la gestion de l’essentiel de la main-d’œuvre.

«Nous savons que les ouvriers ne s’en sortent pas, que leurs employeurs les paient en retard», reconnaît Marc Mutsaars, le patron de Socapalm. La situation est la même dans les autres plantations du pays, explique-t-il pour tempérer. Il assure que l’entreprise va réduire de moitié le nombre de sous-traitants pour mieux contrôler leurs pratiques. Cette mesure permettra-t-elle d’améliorer aussi les conditions de logement ? «Nous vivons comme des animaux», indique, dégoûté, Albert. Il n’y a pas d’eau, pas de sanitaires et seulement quelques heures d’électricité par jour dans le campement où il vit avec sa famille. Surpopulation, insalubrité et promiscuité font le reste du quotidien de ces vieilles baraques de bois grisâtre et étroites, collées les unes aux autres. Un hôpital, des écoles pour les enfants qui habitent trop loin de l’unique établissement scolaire de la plantation : Michael Agbor tient scrupuleusement la liste des réclamations depuis qu’il a été élu à la tête d’une sorte de syndicat, créé il y a quelques mois par les ouvriers.

«Notre messie». Vulgaire «agitateur» pour Socapalm, il est devenu un héros dans les campements. Ses collègues, qu’il estime au nombre de 10 000, savent que son intransigeance et sa détermination face aux entreprises sous-traitantes sont exceptionnelles dans un pays où les syndicats sont systématiquement achetés. Le lendemain de son arrestation, en décembre, certains ont marché sur 15 km, jusqu’à Kribi, où il avait été amené par la police, en scandant : «No Michael, no work!» «Nous n’avons pas peur, nous sommes tous mobilisés», commente Albert. Il raconte comment l’électricité a été coupée dans son campement lors du dernier débrayage. «Qu’ils fassent grève. Quand ils auront faim, ils reviendront travailler», leur auraient répondu les patrons.

«Michael est notre messie», avouent plusieurs salariés de Socapalm, mécontents de leurs salaires et de leurs conditions de vie. De peur des représailles, ils restent cependant à l’écart des mouvements des ouvriers. Michael Agbor a fait également profil bas pendant plusieurs jours en janvier. Après que des représentants des autorités camerounaises lui ont glissé : «Si tu continues, on va te tuer.» Il venait de refuser l’augmentation de 3 francs CFA par régime proposée par les sous-traitants. Depuis, ses collègues lui ont conseillé de ne plus travailler dans la plantation.

De notre correspondante au Cameroun FANNY PIGEAUD

QUOTIDIEN « libération » : mardi 11 mars 2008

7 mars 2008

« La France contre l’Afrique » : une nouvelle preuve

Après les révélations de France 2, une nouvelle ère?

L’on peut à juste titre penser que les disciples de Mongo Beti sont incrustés dans les artères de la chaîne publique française. En effet, il faut souligner le courage de la rédaction de cette télévision, qui, à jeté un pavé dans la marre, en révélant ce que les africains dénoncent depuis, uniquement dans les écrits, les journaux, les marches et autres actions contestataires.

Il faut espérer que un après 03 mars dans la télévision publique française. Lorsque l’on connaît la force de mobilisation des médias occidentaux, il est absolument sûr que l’espoir de l’Afrique dépend aussi du courage éditorial des médias français.

Ceux-ci ont une forte influence sur la structuration de l’opinion publique, qui est souvent ignorante de la grosse gabegie dans les pays africains avec l’onction de la justice française.

Deux voies sont à explorer :

-La première et la plus solide est celle de l’indépendance de la justice française. Tous les dossiers classés, le sont à cause du diktat de l’Élysée sur les magistrats. Contrairement aux Etats-Unis, la justice française n’est pas indépendante, le Président a encore un grand pouvoir, exactement comme en Afrique. Si cette justice ne devient pas indépendante, toutes les affaires risquent d’être classées, malgré la volonté de certains présidents de changer les choses. A moins que les plaintes ne tombent dans les mains des juges intrépides. Je n’aimerais pas citer leurs noms ici. L’actualité récente en France nous en donne au moins 5.

Cette voie a l’inconvénient d’être longue, mais dans la marche inéluctable de la modernisation des institutions politiques, elle se révèlera incontournable dans les 10 prochaines années.

A ce propos , tous les africains qui veulent le changement doivent soutenir l’action de cette association qui fait un travail en dehors de la polémique, de l’injure, de l’approximation. Ses preuves sont solides et contiennent une grande cohérence(vérité) juridique. Si nous sommes dans les états de droit, nos plaintes doivent être fondées en droit, et suivre toutes les arcanes juridiques prévues. Merci à l’association sherpa (www.asso-sherpa.org)

-Une autre possibilité serait celle de la grande mobilisation de l’opinion africaine, française et mondiale. A ce propos, nous souhaitons que la grande campagne lancée par les vedettes et stars comme le désormais légendaire Bono, ne vise pas seulement l’annulation de la dette, ou la lutte contre la pauvreté. La source des maux est là : nos présidents.

Bill Gates n’a pas besoin de mettre des milliards de dollars dans la lutte contre le sida, il doit faire diffuser sur le net la liste des criminels voleurs et les preuves détenues par l’association sherpa.

Il ne faut plus distraire les africains. L’essentiel de la lutte est dans la continuité de ce que France 2 a inauguré dans son journal télévisé. Il ne faudra pas attendre qu’elle fasse plus. Nous devons prendre la relève.

Plusieurs façons de prendre la relève :

-adhérer massivement à l’association sherpa et aux autres types d’association qui démontent à l’aide des schèmes juridiques les détournements , corruptions dont sont coupables nos dirigeants

-diffuser partout où besoin se fait sentir toutes les preuves juridiques disponibles du vol de l’argent des contribuables par les grands bandits pompeusement appelés « chefs d’état »

-compléter ces preuves, en mettant les meilleurs juristes sur les traces des détournements

-Convaincre les organisations mondiales d’axer leurs efforts sur la mobilisation de l’opinion mondiale autour des preuves disponibles de vol de l’argent des pauvres populations d’Afrique.

-En France , ce jour c’est le concert des enfoirés pour les resto du cœur, on peut prendre l’exemple de ces méga concerts pour alerter et sensibiliser tout le monde sur les crimes financiers des Présidents africains.

Les grandes campagnes de lutte contre la corruption perdent le temps et surtout l’énergie de l’espoir à nos peuples ; si chaque organisation(Nations unies, Unesco, Banque mondiale, UNICEF….) publient juste les noms des criminels et les preuves, cela fera bouger les choses.

Comme nous sommes à l’ère de l’internet, si Yahoo, Google, Youtube, et autres mettent en ligne tous les documents qui prouvent le détournement de l’argent en Afrique, cela fera changer les choses en moins de 2 ans.

Il faut y croire. En réalité il s’agit d’un combat majeur pour toutes les nouvelles générations. L’heure n’est plus aux discours, théories et dénonciations : tous les grands intellectuels engagés l’ont fait avec plus de talent que nous.

Il ne s’agit pas de se lancer dans la révolution rouge, estampillée du sang des masses laborieuses. Nos criminels ont une soif poussée du sang de leurs peuples. Ils en ont assez bu.

La seule stratégie valable est celle qui prend en compte les preuves juridiques de détournements, la diffusion de ces preuves dans tous les médias(presse, Internet, mobiles, concerts, pressions sur les organisations internationales…).

Mongo Beti et les autres intellectuels africains avaient décrié la « françafrique ». France 2 l’a suivi 50 ans après. Nous n’allons pas attendre un siècle pour provoquer un changement intelligent, nourri aux sources du droit, des technologies du numérique et de la paix.

Il est temps de lancer une grande mobilisation des opinions publiques pour pousser Paris à aller jusqu’au bout de sa logique « officielle », à savoir en finir une fois pour toutes avec la françafrique.

3 mars 2008

Les dirigeants africains: grands criminels

France 2 a révélé dans son journal du lundi 03 mars à 20 heures, comment nous sommes dirigés par de grands criminels, tous protégés par la justice française. Que peut faire SARKOZY ?

Une enquête préliminaire française pour le chef de détournement de biens publics contre plusieursprésidents africains vient d’être classée sans suite en dépit de la révélation de biens de luxe, de voitures et de dizaines de comptes en banque valant des dizaines de millions de dollars appartenant aux dirigeants, à des membres de leurs familles ainsi qu’à de proches collaborateurs. Bien que constituant la première du genre en France, l’enquête constituait un test-clé suite à l’appel du président Sarkozy pour « un nouveau partenariat entre l’Afrique et la France dans leur engagement en faveur de la lutte contre la corruption ». L’investigation a pris fin en novembre 2007, suite à la décision du Parquet de Paris jugeant les infractions « insuffisamment caractérisées ».

L’enquête fut lancée en juin 2007 à la suite d’une plainte déposée par trois organisations non gouvernementales – Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora – alléguant que des familles dirigeantes d’Angola, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville, de la Guinée équatoriale et du Gabon avaient acquis des biens en France pour des millions d’euros, sommes qui ne pouvaient

provenir du fruit de leurs salaires officiels.

« Sherpa et Survie, comme l’a fait Global Witness, ont mené une campagne contre le manque detransparence, la corruption et le détournement des biens publics en Afrique, particulièrement dans les pays africains riches en ressources naturelles et nous sommes extrêmement préoccupés que cette affaire ait été classée sans suite, considérant le nombre important de preuves apportées par l’enquête policière » déclare William Bourdon, Président de Sherpa. « Nous envisageons de déposer plainte avec constitution de partie civile en France pour garantir la poursuite de cette

action emblématique ».

Selon des documents vus par Sherpa et Global Witness en janvier 2008, la police française a dévoilé des centaines de pages de preuves documentaires relatives aux biens des familles dirigeantes du Burkina Faso, du Congo, de la Guinée Equatoriale et du Gabon.Les points clés de l’enquête policière incluent :

- Teodorin Obiang, le fils du dictateur de la Guinée équatoriale, pays riche en pétrole, a acheté de nombreuses voitures de luxe incluant deux Bugatti Veyrons – considérée comme la voiture la plus rapide du monde – coûtant plus d’un million d’euros l’unité début 2006. Une enquête menée par Tracfin, la cellule française anti-blanchiment, relative aux paiements effectués conclut en novembre que « les flux [financiers] mis en exergue […] sont des lors susceptibles de traduire le blanchiment du produit d’un détournement de fonds publics». Une semaine plus tard, l’enquête fut classée sans suite.

- En 2004, la femme du président Bongo, qui n’est pas membre du gouvernement, a acheté une voiture de luxe Maybach de 300 000 € payée intégralement par le Trésor du Gabon. Aussi, le Trésor a versé 70 000 € supplémentaires qui ont servi à l’achat d’une Mercedes pour la fille du Président. Cette fille a acheté une autre Mercedes payée également en partie par le ministère des Finances gabonais.

- Des membres de la famille des présidents Sassou Nguesso du Congo Brazzaville et Omar Bongo du Gabon détiennent des douzaines de maisons et appartements à Paris et dans le sud de la France, dont certains ont une valeur de plusieurs millions d’euros.

La Guinée équatoriale est l’un des pays les plus pauvres du monde en terme de développement humain, bien qu’ayant le 4e PIB per capita mondial. En novembre 2006, Global Witness a révélé que Teodorin Obiang avait acheté une maison de 35 millions de dollars à Malibu, son salaire n’étant que de 5 000 dollars par mois. Le Gabon et le Congo Brazzaville, également des pays riches en pétrole, empochent des milliards de dollars mais

restent englués dans la pauvreté.

En juillet 2007, la Haute Cour de Londres a bloqué une tentative du fils du président congolais Sassou Nguesso d’interdire Global Witness de publier des documents suggérant  qu’il avait réalisé, selon les mots du juge, des « profits personnels secrets » de la vente de pétrole de l’Etat et qu’il avait dépensé des milliers de dollars en biens de marque de luxe.

La France a ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption et soutient l’initiative de transparence des industries extractives (ITIE), un effort global pour réduire la corruption et le détournement des revenus issus du pétrole, du gaz et de l’extraction minière. Sarah Wykes, chargée de campagne à Global Witness a commenté : « Il est incroyable que cette enquête n’ait pas été poursuivie par les autorités françaises. Quel est le sérieux du message envoyé par la France dans la lutte contre la corruption des

dirigeants politiques et la promotion du développement en Afrique ? »

Contact Presse

· William Bourdon, President, SHERPA : +33 (0) 1 42 60 32 60 ou +33 (0)

608 45 55 46

· Sarah Wykes, Global Witness : +44 (0)207 561 5663 ou +44 (0)7703108449

· Olivier Thimonier, Secrétaire général SURVIE : +33 (0)1 44 61 03 25

· Benjamin Moutsila, Federation des Congolais de la Diaspora : +33 (0)

683121292

Communiqué de presse

Le 31 janvier 2008

Site web : www.asso-sherpa.org

1 février 2008

SIDA et VANHIVAX du Pr. ANOMAH NGUH

Le Pr. Victor Anomah Ngu, inventeur du vanhivax, affirme que son remède est efficace contre le Sida. Mais le soutien de la communauté scientifique internationale reste incertain.

Le propos du Pr. Victor Anomah Ngu ne fait pas encore l'unanimité, même auprès de ses pairs de l'académie camerounaise des sciences. Pourtant, ce chercheur de 82 ans ne mâche pas ses mots quand il déclare que le vanhivax soigne le vih/sida. Il établit un traitement en deux étapes : " réduire la charge virale du malade quand elle est élevée par de simples injections de vanhivax, et intégrer le vanhivax en culture dans le sang du patient pour provoquer une médiation cellulaire immunisée afin de guérir ce dernier ". Comme preuve de son propos, M. Anomah Ngu présente un tableau de 18 patients dont le statut sérologique est passé de positif à négatif après un traitement au vanhivax.
Un nombre presqu'insignifiant, en comparaison aux milliers de malades qui sont déjà passés au centre de recherche de la clinique de l'espoir, lieu de travail du chercheur. Mais il s'en réjouit plutôt. Ces 18 séro-convertis sont un motif de réconfort pour lui : " Ils ne sont que la partie émergée de l'iceberg parce que la majorité des malades traités ne se représentent pas à cause du regard des autres ".

Le vanhivax est un autovaccin, à la fois préventif et curatif. Son inventeur précise qu'il est fabriqué à base du virus contenu dans le sang du patient. Pour son utilisation, le scientifique explique qu'il est introduit de manière in vitro dans du sang recueilli chez le malade. Ceci par l'intermédiaire d'un virus qui ne porte pas encore d'enveloppe. Cet antigène (vaccin) va stimuler des anticorps efficaces, dirigés vers le noyau du virus. Une fois traité, le sang (notamment les globules blancs) est réinjecté au patient et ces anticorps continueront à se développer dans le corps de ce dernier. Ce faisant, le virus rentre dans la cellule CD4, responsable de l'immunité de l'organisme et qui abrite le vih pour tuer ce dernier. Même si la compréhension de ce processus reste difficile pour bien d'experts, le Pr. Wallyjom Muna avoue que l'un des mérites de Victor Anomah Ngu est d'avoir pu établir une connaissance avancée du fonctionnement du vih, son entrée dans la cellule CD4 et son déploiement dans l'organisme.

Néanmoins, ce vaccin ne fonctionne pas à tous les coups. Son propriétaire relève les conditions dans lesquelles il produit un résultat positif : "il faut que le malade ait une charge virale très basse ", ce qui suppose qu'il doit connaître son statut sérologique très tôt et se soumettre rapidement au traitement. Sur la différence qui existe entre le vanhivax et les antis rétroviraux, M. Anomah Ngu précise : " les anti rétroviraux droguent la cellule et arrêtent le développement du virus, mais ne redonne pas à la cellule son état normal. En plus le malade doit les prendre toute sa vie. Alors que le vanhivax est intégré dans le sang, détruit le virus et rétablit la cellule dans son état malade. Il sert aussi de prévention pour de potentiels cas de réinfection ".
Reste tout de même curieux que cet homme, dont la renommée ne cesse de croître au niveau international , continue de travailler en vase clos. Lui, qui est depuis juin 2006, membre du conseil scientifique du Centre international de recherche Chantal Biya (Circb). Selon ses déclarations, ses pairs du Circb n'ont pas confiance en ses travaux. A cela, le Pr. Anomah Ngu ajoute que le Circb ne dispose pas encore d'équipements appropriés pour mener à bien des recherches dans le domaine. Aussi, le chercheur a signé des accords de confidentialité et de collaboration avec Aventis Pasteur SA (France) et Lipid Sciences inc (Usa) en 2002.

Aujourd'hui, ces accords n'ont rien apporté à M. Anomah Ngu, qui déclare que ces partenaires se sont désistés quelques temps après avoir reçu des copies de son travail. La même année, il a signé un accord avec le gouvernement camerounais, en vue d'une assistance financière qu'il estime à 2 milliards de F Cfa. 6 ans après, il déclare n'avoir reçu que 100 millions de F Cfa. De l'argent qui a servi à l'achat de quelques équipements, notamment des centrifugeuses et des congélateurs. Il reste dans l'attente d'autres versements qui l'aideront à continuer ses travaux, commencés il y a 19 ans.
Quoi qu'il en soit, le phénomène Anomah Ngu restera un des mystères scientifiques de ce début de siècle. Trois questions naissent alors : comment comprendre qu'un chercheur ait trouvé un début de piste à un fléau qui terrasse des millions d'humains et qu'il ne soit pas soutenu ? S'il est sur la bonne voie, pourquoi n'est-il pas encouragé, ni par le gouvernement, ni par la communauté internationale repu en discours sur les ravages du Sida ? S'il est sur la mauvaise voie, pourquoi ne pas en avertir les patients qui vont dans sa clinique avec le fol espoir de la guérison ? Il reste encore à dire sur le Pr. Anomah Ngu et son vanhivax.

Rodrigue Nino Nganzi

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24 janvier 2008

Premiers résultats prometteurs d'un vaccin anti-paludéen au Mali

Fiche sur le paludisme : transmission, développement du parasite et symptômes

Un petit essai clinique d'un vaccin anti-paludéen expérimental au Mali, où cette infection est endémique, a donné des résultats prometteurs, selon l'étude d'une équipe internationale de chercheurs publiée aux Etats-Unis.

Ce vaccin a provoqué une forte réponse immunitaire chez les 40 adultes ayant participé à cet essai et s'est avéré sans risque.

Il s'agit du premier test de ce vaccin conçu pour empêcher le parasite responsable du paludisme d'entre dans les cellules sanguines humaines, ont expliqué ces médecins dans un communiqué.

Fort de ces résultats prometteurs, ces chercheurs vont maintenant mener des essais cliniques sur 400 enfants maliens âgés de un à six ans.

Le paludisme est l'une des infections les plus meurtrière en Afrique et dans les autres pays en développement, faisant plus d'un million de morts chaque année, pour la plupart de jeunes enfants.

Cette étude a été conduite par le Dr Mahamadou A. Thera avec seize autres participants du centre de recherche et de formation sur le paludisme à l'Université de Bamako au Mali.

L'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), qui fait partie des Instituts nationaux de la santé (NIH), a apporté son soutien technique et financier à l'essai clinique.

Le Dr Christopher Plowe, de la faculté de médecine de l'Université du Maryland (est) est le co-auteur de cette recherche.

Pour ce premier essai clinique, ces médecins ont recruté des volontaires vivant à Bandiagara, petite ville rurale du nord-est du Mali où le paludisme est particulièrement prévalent.

Durant la saison des pluies en août et septembre les habitants de cette région se font piquer jusqu'à 60 fois par jour par des moustiques transmettant le parasite responsable du paludisme, précisent ces chercheurs.

AFP - mercredi 23 janvier 2008, 12h18

20 janvier 2008

SCANDALE : DES ENFANTS MALTRAITES EN BULGARIE

La grande chaîne d’informations BBC a révélé vendredi dernier, à la face du monde civilisé et développé la triste vie des enfants bulgares. Le scandale révélé semble être vite étouffé par les autres médias, qui préfèrent se consacrer aux sujets plus « nobles ».

Pourtant, plusieurs centaines de pauvres enfants, en Bulgarie, souffrent de malnutrition, de maladies chroniques…ils sont pour la plupart abandonnés dans des orphelinats et autres centres d’accueil, sans soins digne d’un pays européen. Faudrait rappeler qu’après des années de bataille, la Bulgarie a effectuée, le mois dernier, son entrée dans la « prestigieuse » union européenne.

Voilà que moins de quelques semaines après son adhésion, elle encombre les consciences de ses pairs d’une image indigne d’un pays occidental. Alors qu’elle n’a pas encore réglé le passif causé par son réseau mondial de prostitution et de films X. Mais ce pays, au PNB assez modeste, et largement éloigné de celui des pays comme fait bel et bien partie de l’union, avec tous les avantages que cela comporte.

Malgré l’élargissement, il faut se rendre à l’évidence que les phénomènes d’extrêmes pauvreté se développent à une grande vitesse dans la quasi majorité des pays européens. Mais les médias font un black out total sur les sons et images de la honte. Qui osera encore parler de liberté de communication ?

Pourquoi les sites web, et autres télévisions n’ont pas diffusé depuis deux jours les images produites par BBC ? Si cette pauvreté extrême des enfants bulgares n’est qu’une exception, une toute petite souillure qui sera vite réparée, il faut donc montrer les images en boucle, pour que cela ne se produise plus.

Ce qui est intéressant , ce n’est pas le soulagement de savoir que l’universalité de la misère garde encore un brin de pertinence, mais c’est d’analyser une fois de plus le rôle des médias dans la structuration de la conscience collective et la fabrique de l’image de marque.

Les européens se disent que la misère c’est pour les autres ; à partir de là, il n’est pas question de faire des reportages complets sur toutes les facettes de la vraie vie, au risque de se faire surprendre par des réalités choquantes. Dans ce contexte, les médias constituent la barrière insurmontable entre les citoyens et les tristes réalités.

Je parie qu’après avoir oublié de diffuser les images, ces mêmes médias vont envoyer des équipes de reportages dès la prochaine « légère crise humanitaire » là où vous savez.

Pour se donner bonne conscience. Pour se dire que malgré tout, il vaut mieux être européen. Et se demander comment les pauvres pourront se redresser au milieu de tels catastrophes.

Mais il faudra compter sur d’autres « troubles fêtes » qui risquent de saper la tranquille et douillette quotidienneté occidentale.

19 janvier 2008

KADHAFI : L’ARROGANT ?

Le libyen Mouammar Kadhafi a encore fait irruption sur la scène politique africaine.

C’était vendredi le 18 janvier 2008, à Ouagadougou, lors du 33ième sommet des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).Dans son discours, il est revenu sur la seule idée géniale qu’il exhibe depuis plusieurs années, pour se donner une présence et une visibilité sur le continent : les Etats-Unis d’Afrique.

Image:Muammar al-Gaddafi-09122003.jpg

Sur les raisons qui devraient accélérer la mise sur pied des Etats-Unis d’Afrique, l’on ne peut nier les arguments avancés ; tous font la quasi-unanimité. En effet, selon le leader libyen, l’on a  "plusieurs Darfour" en Afrique. Si le continent ne s'unit pas rapidement, le reste de l’Afrique pourra s’embraser. "Le Darfour (Soudan) en est un exemple mais c'est contagieux. Il y aura plusieurs « Darfour » en Afrique. Et au Kenya (secoué par des violences post-électorales, cf notre article du 06 janvier 2008 « la responsabilité des leaders politiques dans la gestion de l’après élections »), la lutte est en train de devenir ethnique, tribale, car l'Etat n'est plus capable de répondre aux défis", a-t-il poursuivi.
Autre argument, "L'Etat nation va disparaître. On ne peut plus, en tant que petites entités, relever les défis. Si elle continue, l'Afrique va voir ses Etats nations aller à la perdition". En clair,
"l'Afrique va devenir un terrain de conflits, de luttes tribales et les Etats du monde vont intervenir encore une fois pour assurer leurs intérêts".

Nous sommes condamnés. Merci M. Kadhafi de nous en avertir.

Je me pose une question. Etait-il invité spécial de se sommet pour répéter un discours connu et claironné depuis plusieurs années ? Au même moment, ce « grand visionnaire », adopte des mesures, signe des contrats qui ne matérialisent en rien ses idées.Cela commence à ressembler à « l’arrogance libyenne », pourquoi ?

Au moment où l’on a besoin de moins de 5 milliards d’euros pour donner un élan au NEPAD, ou simplement  à l’énergie, aux routes, le dirigeant libyen préfère faire la cour à Sarkozy pour acheter des rafales militaires. Je voudrais ajouter qu’il a réussi l’exploit d’acheter des rafales dont aucun pays au monde n’est demandeur depuis qu’elles sont sorties des usines Dassault.

A quoi vont servir ces rafales dont le coût équivaut au budget de plus de 10 pays de la CEDEAO ? Jusqu’à sa récente visite en France, j’ignorais que la Libye avait un tel trésor. Lorsqu’il faut se redonner une crédibilité internationale, on prend soin de laisser ce « machin », les Etats-Unis d’Afrique, là où il doit être, en Afrique.

Se faire inviter à chaque sommet pour jouer sa petite partition et nous donner des leçons sur l’unité africaine, c’est vraiment culotté de la part d’un pays qui n’a pas encore défini sa posture régionale(arabe) et qui émet des doutes sur sa réelle volonté à s’unir aux pays africains. J’aimerais que l’on nous présente un projet panafricaniste , qui équivaut juste au prix d’une rafale, financé par ce pays riche en bons discours et pingre en actes.

A contrario, je ne m’alignerais pas sur la critique faite au leader libyen, en ce qui concerne l’expulsion des immigrés dans son pays. Comme l’a dit son maître, la Libye ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Elle doit décider de sa politique d’immigration. Je ne pense pas que les africains soient très demandeurs d’un exil économique en Libye. C’est la misère qui nous y pousse, et en général c’est juste un pays de transit.

Si Kadhafi se décide enfin à investir en Afrique dans des projets estampillés « NEPAD »,

au lieu de financer la moribonde industrie française, alors il pourra expulser qui il veut, sans comptes à rendre, et surtout donner une crédibilité à son idée. Il peut penser qu’à la limite son pays n’a pas besoin de l’unité africaine, c’est son droit, seul l’après pétrole nous le dira. Mais les africains veulent l’unité, mais comment la faire sans commencer par les grands travaux préliminaires présentés par le NEPAD ?

En outre, Kadhafi peut financer n’importe quelle industrie au monde, personne ne peut lui contester ce droit. Mais au moins, s’il limite son action en Afrique au verbiage et aux dons de kola, il faudrait qu’il nous épargne de ses fanfaronnades et mises en scènes sans utilité pour les pays africains.

18 janvier 2008

CAN 2008 : POUR UN FONDS DE SOLIDARITE CONTRE L'EGOISME STRUCTUREL

 

La Coupe d’Afrique des Nations commence dans 48 heures, et tous les observateurs s’affairent à établir les pronostics les plus risqués, mais aussi les plus raisonnables. Les bookmakers se livrent aux paris les plus fous. La question centrale qui agite les milieux du ballon rond est la suivante : quels sont les favoris, et qui sera le gagnant ?

Pour pousser leur équipe à la victoire finale, les gouvernements, fédérations et même les mécènes promettent de très fortes primes. Un exemple, chaque joueur des Lions indomptables du Cameroun pourra percevoir jusqu’à 75 millions de F CFA(120 000 euros) en cas de victoire finale, ce qui correspond au double, ou au triple du salaire de plusieurs lions dans leurs clubs européens.

Il est vrai que dans une telle répartition un garçon comme Eto’o mériterait plus, car avec 120 000 euros, il a juste l’équivalent de 4 jours de salaire au Barça. Pour les autres, c’est une très bonne prime. En Côte d’ivoire, au Sénégal, les sommes promises sont aussi élevées.

Je voudrais préciser une chose. Les primes versées aux footballeurs sont énormes, mais au regard de l’état actuel des exigences de ce sport, elles sont conformes à leur statut. Cet argent correspond aussi aux « frais de mission » qui stimulent le salarié à défendre son entreprise loin de ses bases. Mais je suis sûr que malgré l’absence des joueurs en club, ils y émargent toujours , au moins sur le compte du salaire fixe. Ce qui donne au bout deux salaires, en l’espace de trois semaines.

Si leurs rémunérations sont justifiées, elles ne sont pas justes. Pourquoi ?

Elles ne correspondent en rien au niveau de développement socio-économique des pays africains. Si cette tendance haussière des primes ne se complète pas de grands gestes de générosité, l’on risque de croire que les footballeurs -ou le football- africain sont comme le pétrole, l’or et les autres ressources, qui servent à enrichir tout le monde, sauf les pays africains eux-mêmes. Alors comment moraliser ces salaires sans pour autant frustrer les joueurs, qui, je le répète méritent ce qu’ils gagnent ?

Je voudrais proposer une idée qui risque de choquer plusieurs. Sur ce point, le légendaire Roger MILLA est parfaitement d’accord avec moi (http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=21607&cid).

Il faudrait créer un fonds de solidarité du football africain, en prenant un pourcentage sur les primes offertes aux footballeurs , pour le développement du football des jeunes, ou encore pour l’insertion socio professionnelles des moins doués pour le sport, notamment le sport de haut niveau. Les sommes collectées serviront à construire des écoles, dispensaires à l’échelle africaine.

Les sommes collectées devraient être gérées dans une structure dirigée par les joueurs ou leurs mandataires, sans oublier les agents et managers, qui perçoivent de grosses commissions sur la vente de leurs poulains.

On ne peut pas gérer les recettes du football africain comme le font les pays dits développés.

Nos footballeurs doivent aussi être les stars du développement africain ; ils ne peuvent pas continuer à être juste des stars du ballon rond.

Ce que nous demandons à Essien, Diarra, Eto’o ou Drogba, on ne saurait l'exiger à Ronaldihno, Messi, Beckham et les autres. En réalité, la faute est à nos Etats, car s’ils avaient fait leur travail selon les canons de la bonne gouvernance, on ne demanderait pas au footballeur d’accomplir ce que l’Etat a été incapable de réaliser.

Certes, individuellement, l’on remarque de très bonnes actions ici et là ; des footballeurs au cœur assez généreux construisent des écoles de foot, des dispensaires ; c’est une très bonne chose. En cela, ils font mieux que les agents de nos administrations qui ont pillé avec férocité l’argent du peuple. Il faudrait maintenant rationaliser et regrouper ces actions héroïques  au sein d’un organisme qui serait géré comme une multinationale.

Je suis convaincu que si le projet est bien détaillé et ambitieux, les footballeurs africains vont y adhérer, sans se faire prier. En vérité, je pense que ce sont les seuls qui , quoique vivants à une époque d’égoïsme structurel se donnent encore la peine de partager, d’associer les moins nantis à leur bonheur. Ils n’ont pas de leçon à recevoir des pouvoirs publics.

Laissons parler leurs cœurs.

17 janvier 2008

L’INCONSCIENT OCCIDENTAL ENVERS L’AFRIQUE

Hier, j’évoquais dans mon exposé, les stars du développement africain, qui sont l’ensemble des forces vives exceptionnelles que nous devons mobiliser pour accélérer le processus de rédemption du continent qui est en cours. Il faudrait, au passage, et sans obstination, évoquer encore les « tsars » de notre progrès, au moins pour les pousser loin de notre bienheureuse route. Les « tsars » au sens le plus négatif du terme.  Ils sont les experts de l’exploitation et de l’infantilisation du continent. Avec leur froideur légendaire, ils expriment de façon glaciale leur ignorance et leur mépris de plus de 800 millions d’habitants.

Le dernier en date, est, vous l’aurez deviné, Nicolas Sarkozy, ceci par rapport à ses origines et par rapport à son statut. Deux attitudes récentes illustrent mon propos. D’un côté, il tient son « Discours de Dakar », ce ne sera jamais celui de Guaino, et de l’autre,avec les vrais partenaires, il ne fait aucune leçon sur le progrès, la démocratie, les droits de l’homme. Il embarque les industriels et signe des contrats à milliards d’euros. Il a poussé son pragmatisme politique à un niveau hautement similaire à l’inconscient des européens. (Qu’ils soient de l’Est (Roumanie, Pologne, Hongrie) aussi pauvres que plusieurs pays africains, ou encore de l’ouest).

Cet inconscient collectif, structuré par Hegel, Victor Hugo et les autres est nourri par la rumeur (belle expression de Jean François Bayart) selon laquelle l’Afrique est juste un sous-continent qui fait obstacle au business international. Le discours de Dakar et les voyages en Arabie saoudite illustrent amplement cette idée, cette posture qui est assumée par son auteur ou ses co-auteurs. Aucune excuse, aucun recul. Ils n’ont retiré aucun mot. Exactement comme ils n’ont pas présenté les excuses pour la traite, encore moins pour la colonisation.

Ce n’est pas le jeune Sarkozy qui va venir instaurer la rupture avec la politique de ses prédécesseurs. D’ailleurs, il veut toujours reconduire 25 000 immigrés dans leurs pays. Et en attendant des clarifications, il parait que la majorité des expulsés sont les africains, alors que les statistiques officielles indiquent que la Chine est le premier pays d’immigrés en France. J’y reviendrais.

Ce que j’aime chez le président français, c’est l’art de jongler avec les difficultés, l’ « acrobate » selon le point, a toujours un numéro de réserve. En politique internationale et en géostratégie, son pragmatisme et sa légèreté sont en rupture avec les discours et les postures présidentiels traditionnels, et cela permet de libérer des espaces d’analyse pour l’observateur. Parmi ces espaces, il y a pour l'africain, l’impensé passé et constamment actuel des européens sur l’Afrique. Sarko dit tout haut ce que les blancs (en majorité) pensent tout bas. S’il le dit maladroitement, il le déclare malgré tout.

Le discours de Dakar, daté de 2007, marque non pas l’aboutissement de cet impensé idéologique et multiséculaire, mais son actualisation et sa radicalisation officielle. Les intellectuels européens avaient déjà tracé la route de la déroute dans le rapport entre l’Occident et l’Afrique.

Hegel, dans la raison dans l’histoire disait déjà que « l’Afrique, aussi loin que remonte l’histoire, est restée fermée, sans lien avec le reste du monde ; c’est le pays de l’or, replié sur lui-même, le pays de l’enfance, qui, au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit ».

Sarko a remis cela à l’ordre du jour, en omettant officiellement de dire que c’est le pays de l’or. Victor Hugo, en 1879, dans son Discours sur l’Afrique, parlait de « ce bloc de sable et de cendre, ce morceau inerte et passif qui depuis 6000 ans fait obstacle à la marche universelle ».

Cette marche est rythmée actuellement par la globalisation des affaires et du capitalisme, après avoir été nourrie par la démocratie et l’industrialisation. Le président français nous l’a encore démontré. Au lieu de tenir un discours et une attitude de rupture avec ses amis dictateurs, il est venu nous rappeler que l’Afrique n’est qu’un rassemblement de jeunes immatures qui font obstacle au progrès.

Pourtant, lorsqu’il va dans des pays marqués par les terrorismes, extrémismes, il se garde de donner des leçons, il signe des contrats, et ramène des milliards à la maison ; de grâce, la prochaine fois, il faudrait qu’il prenne notre or, pétrole et autres sans pousser l’arrogance là où il ne faut pas.

Le silence et le respect qu’il donne à plusieurs pays « pétroliers » contraste avec le ton « donneur de leçons », et témoigne de ce que la démocratie, la gouvernance dictée depuis l’occident, c’est pour les pays pauvres en forces de nuisances, quoiques riches en minerais.

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